L'Évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (" la BAD " ou " la Banque ") a mené une synthèse d’évaluations des interventions en faveur de la croissance inclusive. Cette synthèse a rassemblé 56 évaluations, 11 documents de recherche et d'autres documents produits par la BAD, des institutions multilatérales et bilatérales de développement et d'autres partenaires entre 2013 et 2021 sur la croissance inclusive. Les principales constatations et enseignements ont contribué à l'évaluation par IDEV de la stratégie décennale de la BAD 2013-2022, et informeront la conception et la mise en œuvre de la prochaine stratégie décennale de la Banque.
La synthèse d’évaluations a révélé que, dans l'ensemble, les interventions en faveur de la croissance inclusive étaient alignées sur les politiques et les engagements nationaux, régionaux et mondiaux, mais qu'elles ne ciblaient pas toujours de manière adéquate les populations pauvres, marginalisées et/ou mal desservies. Les interventions ont également été plus efficaces pour générer des produits et effets immédiats que pour démontrer leur impact sur l'emploi et les postes de travail, la croissance et la rentabilité des entreprises, le bien-être et la qualité de vie. Les différences d'approches et de critères d'évaluation entre les interventions et/ou les organisations étudiées ont rendu difficile l'établissement et l'élaboration de conclusions concernant l'efficacité. Toutefois, les points communs observés dans les facteurs d'efficacité comprennent : les options innovantes en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC), la complexité de la conception des programmes/projets et l'adéquation des ressources et des systèmes de suivi. La durabilité a été difficile à établir en l'absence de preuves de résultats critiques, mais la synthèse a révélé un bilan mitigé en matière de durabilité institutionnelle. Les programmes qui prévoient un engagement fort de la communauté ont une plus grande probabilité de durabilité des résultats. Une faible durabilité financière a été constatée pour tous les types d'intervention. L'engagement réussi des acteurs du secteur privé, la volonté politique et l'engagement ont amélioré la probabilité de durabilité.
Parmi les enseignements essentielles tirées de cette évaluation, on peut citer : la nécessité de cibler intentionnellement les populations qui sont exclues de la participation aux processus de croissance ou qui n’en bénéficient pas si l’on veut obtenir des résultats axés sur la croissance inclusive; le soutien politique et la capacité institutionnelle sont des conditions préalables au lancement et au maintien des programmes de réforme ; l'équilibre entre les résultats de rentabilité et le ciblage des groupes mal desservis est essentiel pour une croissance inclusive par le biais de l'engagement du secteur privé. L'évaluation a également souligné la nécessité de développer et/ou d'amplifier l'utilisation de produits financiers alternatifs pour les pauvres et les personnes mal desservies afin d'améliorer l'accès aux opportunités sociales et économiques ; et que la conception de programmes et de systèmes de mesure fondés sur des données probantes qui traitent spécifiquement des résultats pour les personnes mal desservies et marginalisées peut augmenter les impacts de la croissance inclusive.
Chef de projet d’évaluation : May Mwaka, Chargée principale d’évaluation