Évaluation de la Stratégie de développement du secteur privé de la BAD (2013-2019)

Date: 17/07/2020

Type: Évaluation sectorielle

Country(ies): 

Statut: Achevé

Le secteur privé est considéré comme un facteur essentiel dans la croissance et la réduction de la pauvreté en Afrique, car il génère neuf-dixièmes des emplois, trois-quarts de la production économique et deux-tiers des investissements. La Banque africaine de développement (BAD) a identifié le développement du secteur privé (DSP) comme une des cinq priorités opérationnelles de sa Stratégie décennale approuvée en 2013, qui se concentre sur deux objectifs primordiaux : la croissance inclusive et la transition vers la croissance verte. Étant en Afrique l'une des rares institutions à soutenir à la fois les gouvernements et le secteur privé, la Banque devait s’employer particulièrement à assurer une corrélation entre son travail politique en amont et ses opérations souveraines et non souveraines (OS et ONS). La stratégie de la Banque en matière de DSP pour 2013-2019 reposait sur trois piliers, à savoir (i) l'amélioration du climat des investissements et des affaires ; (ii) l'élargissement de l'accès aux infrastructures sociales et économiques ; et (iii) le développement des entreprises.

Guidée par les critères et normes d'évaluation internationaux, l'Évaluation indépendante du développement de la BAD a mené une évaluation de la Stratégie de DSP de la Banque pour 2013-2019 afin de faire le point sur sa mise en œuvre et d'évaluer sa contribution à l'efficience et à l'efficacité de la Banque en vue d'informer la nouvelle Stratégie de DSP qui est actuellement en préparation. Pour établir des preuves d'évaluation crédibles, des méthodes quantitatives et qualitatives ont été utilisées pour recueillir des informations provenant de différentes sources, et les données ont été triangulées et analysées. Sept études de cas par pays ont été entreprises.

L'évaluation a noté que la mise en œuvre de la Stratégie de DSP 2013-2019 a bien commencé durant les premières années mais la dynamique s'est grippée par la suite, pour avoir manqué d’utiliser le cadre de gestion des résultats de DSP pour le suivi des progrès, et n’avoir pas entrepris la revue prévue à mi-parcours. En 2016, deux nouvelles initiatives institutionnelles ont pris le relais de la mise en œuvre de la Stratégie de DSP, à savoir les priorités High 5 et le Modèle de développement et de prestation de services.

En termes de pertinence, d'efficacité et de performance institutionnelle, l'évaluation a constaté que :

  1. L'application de la Stratégie de DSP dans les pays africains membres de la Banque et sa contribution à la réalisation de la Stratégie décennale ainsi que des High 5 sont très pertinentes. En même temps, la stratégie présentait des faiblesses de conception, et elle aurait pu définir des critères pour mieux équilibrer le portefeuille des ONS entre les opérations par le biais des institutions financières et les opérations dans le secteur réel.
  2. Alors que les opérations souveraines ont soutenu de manière satisfaisante l'amélioration du climat des investissements et des affaires, l'efficacité des ONS a varié en fonction du secteur soutenu. Bien que les liens entre les OS et les ONS soient importants, ils sont rares et ne sont évidents que dans certains pays ayant fait l'objet d'une étude de cas.
  3. Les indicateurs de performance institutionnelle se sont concentrés sur les aspects clés de l'efficacité et de l'efficience de la Banque, mais ces données ne sont plus disponibles publiquement depuis 2016. La Banque n'a pas rendu compte de son portefeuille d’OS et ONS en matière de DSP de manière intégrée. En outre, il n'y avait qu'un nombre limité d'opérations figurant sur la liste d'approbation 2013-2019 pour lesquelles des rapports d'achèvement et des rapports d'achèvement validés étaient disponibles.

Afin d'éclairer la conception et la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie de DSP, qui devrait être achevée et devenir opérationnelle en 2020, l'évaluation a formulé les recommandations suivantes :

  1. Les dispositions institutionnelles relatifs aux opérations de DSP au sein de la Banque devraient être adaptées afin de maximiser son impact dans les pays membres régionaux ; 
  2. Les liens entre les opérations souveraines et non souveraines de DSP de la Banque au niveau national/régional devraient être renforcés ;
  3. Une analyse approfondie de l'effet des ONS sur les petites et moyennes entreprises doit être réalisée ;
  4. Accroître les opérations de DSP de la Banque dans les pays à faible revenu et en transition ;
  5. Améliorer la qualité de la conception, de la gestion, de la mesure et de la communication des résultats de la stratégie de DSP.

 

Chefs de projet de l’évaluation: Foday Turay et Tesfaye Teklu