Eswatini : Evaluation à mi-parcours du Document de Stratégie Pays (2020-2024)

Date: 18/09/2023

Type: Évaluation de stratégie pays

Country(ies): Eswatini

Statut: Achevé

L’évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (la BAD ou « la Banque ») a procédé à la validation de la revue à mi-parcours (MTR) du document de stratégie pays (DSP) de la Banque en Eswatini (2020-2024).

L'objectif principal de cette validation était d'examiner la solidité des preuves fournies sur les progrès réalisés à mi-parcours et d'évaluer l'état d'adoption des recommandations convenues de l'évaluation d’IDEV du DSP d’Eswatini 2009-2018.

La validation a d’abord examiné à mi-parcours les progrès réalisés dans la mise en œuvre des opérations dans le cadre du DSP en cours (2020-2024). Cela comprenait des opérations qui avaient été approuvées lors du cycle précédent du DSP (2014-2018) et dont la mise en œuvre s'est poursuivie au cours de ce DSP. Le deuxième aspect de la validation a concerné toutes les activités de la Banque, c’est-à-dire les prêts et hors prêts (y compris les dons et l’assistance technique), et a examiné les principaux critères d’évaluation suivants : pertinence, cohérence, efficacité, efficience et durabilité. Le troisième aspect de la validation était lié à la mise en œuvre des actions convenues en réponse aux recommandations de l'évaluation d'IDEV. Le dernier aspect de la validation consistait en l'examen de la pertinence des enseignements identifiés dans le MTR et de la qualité globale du rapport MTR.
L’objectif principal de cet exercice étant l’apprentissage, la validation n’a donc pas formulé de recommandations, mais s'est focalisé sur les enseignements tirés.

La validation a noté que plusieurs facteurs et événements ont ralenti la mise en œuvre réussie de la première phase du DSP et ont eu un impact considérable sur les projets d'investissement de portefeuille. Ceux-ci étaient au niveau du pays (situation politique et sociale), au niveau de la Banque (retards entre l’approbation et le premier décaissement, manque de budget pour les EES, etc.) et externe (pandémie de COVID-19).

La validation a révélé que les domaines prioritaires du DSP étaient alignés sur les priorités de développement du pays et également alignés sur les stratégies de la Banque, y compris la Stratégie décennale et les High 5. La présence de la Banque en Eswatini depuis septembre 2022 s'est avérée contribuer à améliorer le dialogue politique, tout en lui offrant la possibilité d'une meilleure coordination avec d'autres partenaires de développement en Eswatini. Concernant la poursuite du DSP, la validation a examiné la décision de maintenir les piliers du DSP comme justifiée au vu de la persistance des défis auxquels Eswatini était confrontés. Dans l’ensemble, la qualité du MTR a été jugée globalement satisfaisante par la validation.

L’examen à mi-parcours tire les enseignements à la fois stratégiques et opérationnels de la mise en œuvre à mi-parcours du DSP. Grâce à cette validation, IDEV a examiné ces leçons et identifié des leçons supplémentaires pour poursuivre la réalisation des objectifs de développement d’Eswatini comme suit :

  1. Un suivi et une évaluation adéquats de la mise en œuvre et des résultats à mi-parcours nécessitent des produits et des résultats cibles qui soient clairement définis à mi-parcours.
  2. L'absence d'une notation claire des différents critères (pertinence, cohérence, efficacité, efficience, etc.) dans le MTR rend la validation difficile.
  3. Ne pas prendre suffisamment en compte le risque d'inflation et/ou le risque de dépréciation dans le financement des projets en monnaie locale peut générer des coûts supplémentaires, pouvant conduire à des retards et/ou à l'annulation partielle (ou totale) des projets. Il est important de concilier la gestion du risque inflationniste des importations avec la volonté du gouvernement de contracter des emprunts en monnaie locale.
  4. La Banque bénéficierait d'un plus grand réalisme dans la définition des délais de mise en œuvre des projets (en tenant compte de la durée des processus d'approbation et de la délégation de pouvoir au sein du gouvernement).

Chef de Projet : Eric KERE, Chargé Supérieur d’évaluation